Lyndsy marchait dans les bois et se repérait grâce à la lumière de la lune. Elle n'avait pas vraiment envie de me faire repérer par la bande d'adolescent qui s'amusait dans la forêt. Elle bifurqua à gauche avant de s'accroupir derrière un buisson ainsi, elle pouvait mieux observer ses proies. Tel un prédateur, elle guetta le moindre de leurs mouvements avant de sortir un petit objet de son sac.
Pendant une trentaine de minutes, elle patienta en silence, attendant que quelque chose se passe, mais en vain. Peut-être s'était-elle trompée ? Peut-être que ces adolescents n'avaient pas l'attention de violer une autre fille comme il l'avait fait quelques temps auparavant... Ses paupières commencèrent à se fermer et elle ne lutta pas. La journée d'aujourd'hui à l'hôpital avait été éprouvante. Il y avait d'abord eu un homme qui avait débarqué de nul part, un couteau enfoncé dans le crâne. Il lui avait fallu des heures pour lui retirer sans causer de dommage puis, était alors arrivée une femme avec les deux bras tranchées. Elle aussi avait débarqué de nul part. Vu à la vitesse où son sang coulait, la jeune femme aurait parié des millions qu'elle allait mourir. Son sang était si rouge, si écarlate que les pulsations cardiaques de Lyndsy s'étaient accélérés. Ce n'était pas du dégout qu'elle éprouvait à la vue de ce sang, non, c'était plus du désir, de l'envie. Oui, à cet instant elle n'avait eu qu'une envie, toucher ce sang. Le voir sur ses mains et le sentir.
Une branche craqua ce qui l'a fit sursauter. Elle se redressa, aux aguets, mais personne n'arrive. Et voilà qu'elle commençait à halluciner ! Alors, comme à chaque fois que son cerveau se mettait à faire quelque chose d'étrange, elle commença à réciter un texte qu'elle avait appris par cœur. « Je m'appelle Lyndsy Cara Miller et je suis née le 24 Avril 1986 en Californie du nord. Ma mère était médecin et elle aimait son travail plus que tout, plus que moi. Mon père était au chômage. Il passait son temps à boire et était à moitié fou ce qui le rendait inoffensif. Mais Lyndsy, tu sais qu'il était tout sauf inoffensif, ton père était un tueur. »
Un rire s'échappa alors qu'elle repensa à son défunt père. Le pauvre était mort suite à un arrêt cardiaque alors qu'il n'avait que trente-neuf ans, laissant derrière lui une femme aimante et une fille adorable. Sauf qu'évidemment, ce n'est pas la vraie histoire. Il s'était passé en réalité quelque chose de bien plus effrayant. La petite fille adorable s'était rendue dans la chambre de son père et avait posé une pile sur son pacemaker, provoquant un arrêt cardiaque. Après ça, tout le monde s'était mis à plaindre, la mère et la fille. Sauf que contrairement à sa mère, Lyndsy était soulagée de sa mort. Ainsi, il ne pourrait plus faire de mal à personne, enfin c'est ce qu'elle avait toujours cru. Quelques années après ça, sa mère mourût de chagrin et Lyndsy se retrouva seule.Elle n'était pas triste à l'idée d'être orpheline, bien au contraire : elle était heureuse. Elle en avait enfin fini avec sa mère sur protectrice et son père, fou allié. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Alors qu'elle n'avait que vingt-deux ans, elle se réveilla en pleine nuit avec un désir, le même que celui qu'avait son père. Cette envie, ce désir, n'était que le premier parmi les centaines d'autres qui suivirent. De nouveau, une branche craqua. Cette fois-ci,elle sût que ce n'était pas une hallucination. Elle se retourna avant de faire face au vide. Stupide folie ! Lyndsy n'avait pas de temps à perdre et elle n'avait pas le droit à l'erreur. Elle se releva avant de lancer un bâton dans la direction opposé de là où elle était. Surpris, les trois adolescents se retournèrent et l'un d'entre eux s'enfonça dans la forêt pour voir ce qu'il se passait.
C'est à ce moment là que Lyndsy sortit de sa cachette, et s'avança prudemment vers les deux jeunes hommes qui la regardaient. Elle pleura avant de s'écrouler au sol. L'un des adolescents vit l'occasion de lui sauter dessus, et il se pencha donc au dessus de la fille. L'autre garçon ria aux éclats avant de voir son ami tomber au sol. Il se pencha à son tour au dessus de la jeune femme pour pas qu'elle s'échappe, mais lui aussi tomba au sol. Le troisième adolescent surgit des bois, une lampe torche à la main, avant de s'approcher de ces deux amis. « Putain les gars ! Vous êtes déjà défoncé, j'en reviens pas ! » Il donna un coup de pied dans l'un des hommes avant d'hurler. Il lâcha sa lampe torche et courut en direction des bois. Il entendit une voix de femme l'appeler : « Jason ! Chéri, où es-tu ? » Puis, la voix se mit à rire et Jason courût plus vite. Il se retourna pour voir s'il était suivis, et lorsqu'il regarda de nouveau le chemin, il tomba nez à nez avec une femme. « Bonsoir Jason. Dis-donc, on peut dire que t'es un vrai lièvre toi. » Elle ria avant de sortir un objet métallique de sa poche. « Tu sais pourquoi tu es semblable au lièvre, mon chère Jason ? » Le jeune homme bafouilla quelque chose d'inintelligible avant de se mettre à pleurer. Il essaya de s'échapper, mais la femme le retenait par le poignet, impossible de se dégager de son emprise. Elle sortit un objet métallique de sa poche avant de l'observer tout en ajoutant : « Tu ne sais pas ? Écoute moi bien mon grand, je vais te dire pourquoi. Premièrement, tu cours très vite, mais tu es moins rapide et moins futé que moi. Deuxièmement, toi et tes amis sautent tout ce qui bougent ! » Elle s'arrêta de parler et lui jeta un regard remplis de désirs.« Et troisièmement, tu fais de moi le parfait chasseur » Elle trancha la gorge du jeune homme qui s'écroula au sol, mort. La jeune femme retourna à l'endroit où étaient les autres cadavres avant de mettre les trois corps dans sa voiture. Elle les mettrait à la morgue demain, après tout, il est si facile de tromper son collègue légiste.